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Discutons autour d'un verre

Louise AUBERT

Pour ceux qui veulent échanger autour de l'Astrologie

Cet espace est le vôtre si vous voulez partager, questionner autour de l'Astrologie. Son origine, la tradition, l'Astrologie aujourd'hui, son rôle dans notre société actuelle, etc.....
Toute intervention factuelle et bienveillante est la bienvenue.

L'ASTROLOGIE est une pratique controversée.
Il est vrai que beaucoup de choses et leur contraire ont été dites depuis des siècles, des millénaires même sur cet art perçu de manière très différente par chacun de nous.

Alors tentons de faire le point et démêler le vrai du faux
 
L'Astrologie est une science
FAUX
L'Astrologie est un art. Un art qui a besoin de quelques calculs mathématiques pour s'exprimer, certes, mais un art. Un des 7 Arts Libéraux de la tradition. Elle fait partie du Quadrivium (Arithmétique, Musique, Géométrie et Astrologie) que l'on aborde dans l'enseignement de l'antiquité jusqu'au Moyen Age après avoir suivi la base nécessaire, le Trivium (Grammaire, Dialectique, Rhétorique) (1).

« La Grammaire parle, la Dialectique enseigne, la Rhétorique colore les mots,
La Musique chante, l'Arithmétique compte, la Géométrie pèse, l'Astrologie s'occupe des astres »

Elle a tenu une grande place, notamment en médecine (2) jusqu'à l'époque des lumières (les Astrologues sont alors appelé "mathématiciens"), pour être ravalée au rang de superstition anti laïque en France à la fin du 18° siècle. Après avoir été réhabilitée dans l'Empire britannique avec le théosophe Alan Leo, qui en fait plus un outil d'analyse caractérologique que de prédiction, tout en soutenant que "Le caractère fait le destin", elle sort de la contre-culture en France en 1920 et réapparaît dans des almanachs, magazines, puis émissions radiophoniques. Elle se fait alors une place de choix dans le mouvement New Age.

L'astrologie est l'influence des astres sur l'être humain.
FAUX
Avez-vous déjà vu un Astrologue avec des appareils de mesures moyenâgeux ou hyper modernes pour mesurer cette influence?
S'il est indéniable que l'influence de la Lune est réelle sur notre planète du fait de sa proximité (marées, pousse des végétaux, règles des femmes, influence sur les rythmes du vivant en général, etc…), il ne peut en être de même pour Pluton qui, à peine plus grosse que la lune, se situe à 5 milliards de km de notre planète.

L'Astrologie est issue d'un antique mode de pensée.
VRAI
L'Astrologie est née en un temps où la manifestation divine est omniprésente. Il n'y a pas de différence entre le monde et la divinité. L'esprit de l'arbre parle aux humains, ainsi que celui du vent, du rocher, du nuage, etc…. Dieu est dans tout et partout et l'humain trouve sa place en interdépendance avec l'ensemble de la création.
Cette ancienne manière de penser préexiste largement à la pensée grecque, origine de notre monde occidental.

La caractéristique fondamentale de la pensée grecque, création unique et novatrice à l'époque, est que le monde n'a pas été créé par Dieu tel qu'il est (3). Il est alors question de rationaliser, de démythiser, de combattre la religion. La création du monde grec résulte de l'agglomération de toutes petites particules appelées atomes. Atome en grec, signifie ce qui ne peut pas être coupé, donc, l'élément premier. Les Grecs ont expliqué le monde par la combinaison des quatre éléments. Tout ce qui existe dans l'univers est une combinaison en proportion variable des quatre éléments.
C'est une vision qui découpe le monde en petits morceaux pour ensuite recombiner cette division. Avant cette nouvelle pensée, le monde n'est pas coupé, la divinité est omniprésente, conception unitaire que les Grecs ont complètement abolie.

Notre culture occidentale, issue de cette vision grecque du monde, nous a appris à nous couper de la divinité, de la nature, de nous-même aussi. C'est l'omniprésence de la séparation, au point d'acheter du fromage en portions individuelles. En conséquence de quoi, émerge la notion de solitude. De cette notion de solitude, émerge la notion de hasard, la notion d'injustice, parce qu'on ne sait plus pourquoi ce qui nous arrive nous arrive. Nous avons perdu le lien au monde, le lien aux événements qui permet de donner du sens à ce que l'on vit.
Le monde devient mécaniste, il y a l'influence de la gravitation, l'influence de ci, l'influence de ça, qui explique comment ça fonctionne, mais là, l'être humain n'a plus sa part.
On disait à Thalès : – il pleut parce que le dieu de la pluie est irrité par les humains. Il répondait : – Les dieux n’ont rien à faire ici. Il pleut parce que l’air en se condensant se change en eau.

L'Astrologie, qui pour le moins, a 5000 ans d'existence, procède d'une manière de penser qui est antérieure à la pensée grecque. On en a des traces à Sumer avec l'apparition de l'écriture (3000 avant Jésus-Christ) qu'elle a bien évidemment précédée. Dans cette très antique manière de voir le monde, nous ne sommes pas séparés. Ce qui se traduit dans la tradition astrologique par "Ce qui est en haut et comme ce qui est en bas".

C'est "comme", c’est-à-dire que ce n'est pas une influence, ce n'est pas l'action du ciel sur la terre, l'action du ciel sur l'individu, Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'action du ciel, notamment de la part de la Lune, mais l'Astrologie ne s'intéresse pas à l'action du ciel, ce n'est pas le sujet. Pour l'Astrologie, ce qui se passe en haut, c'est le reflet de ce qui se passe dans la psyché de l'être humain. D'où l'intérêt de l'Astrologie, quand je n'arrive pas à voir ce qui se passe dedans, quand tout est brouillé, mélangé, confus, quand c'est la panique, que l'on ne comprend plus rien, on regarde le ciel et tout à coup l'ordre apparaît. 
Cela nous permet de réintégrer notre vie personnelle dans quelque chose de plus vaste, faire des liens entre ce qui arrive aujourd'hui et d'autres épisodes de ma vie et c'est cette réintégration qui donne du sens, qui permet de saisir en quoi je participe de l'événement dans lequel je suis plongé.

Il y a d'autres cheminements possibles, l'Astrologie, en est un, parmi les plus antiques. L'Astrologie ne sert pas à prédire l'avenir, ne sert pas à dire "c'est inéluctable", elle offre l'opportunité de trouver les portes dans le brouillard, d'allumer quelques réverbères dans la nuit.

L'Astrologue est un allumeur de réverbères.

Notes

(1) Arts libéraux
Les arts libéraux se divisent en deux degrés : le Trivium et le Quadrivium.

Le Trivium, mot qui signifie les trois chemins ou "les trois voies ou matières d'études" en latin, concerne le "pouvoir de la langue" (expression, raisonnement, persuasion et séduction) et une première maîtrise des lettres.
Il se divise en :
  • Grammaire,
  • Dialectique,
  • Rhétorique.
Le Quadrivium, soit les quatre chemins ou quatre voies au-delà du trivium, se rapporte au « pouvoir des nombres » et à une première maîtrise des sciences ou disciplines mathématisables. Il se compose de
  • Arithmétique,
  • Musique,
  • Géométrie,
  • Astrologie.
Ils sont définis l'un et l'autre dans ces deux vers mnémotechniques :
« Gramm loquitur, Dia verba docet, Rhet verba colorat,
Mus canit, Ar numerat, Geo ponderat, Ast colit astra. »
« La Grammaire parle, la Dialectique enseigne, la Rhétorique colore les mots,
La Musique chante, l'Arithmétique compte, la Géométrie pèse, l'Astrologie s'occupe des astres. »

Les arts du trivium sont considérés évidemment comme la base nécessaire pour maîtriser les arts du quadrivium. Le trivium est bien plus qu'apprendre à bien parler et acquérir la bonne syntaxe, comme pourrait l'indiquer la signification moderne des termes.
Les « facultés d'arts » ou écoles d'arts libéraux permettaient de former de rares écoliers, en général de 14 à 20 ans, aptes ensuite à entrer comme étudiants dans les regroupements d'écoles supérieures au XIIe siècle devenus universités à partir du second tiers du XIIIe siècle. Plus tard, les arts libéraux y seront enseignés à un niveau encore supérieur, justifiant la création de faculté d'arts libéraux au sein d'universités.

Les sept disciplines des arts libéraux sont au Moyen Âge l'objet d'innombrables représentations allégoriques. Ainsi au tympan du portail royal de la cathédrale de Chartres on voit la Sagesse siégeant au milieu des personnifications du trivium et du quadrivium et de leurs représentants dans l'enseignement des arts et des sciences : Donat, Cicéron, Aristote, Boèce, Euclide, Pythagore, Ptolémée. Assimilés aux sept piliers de la demeure de la Sagesse, ou à sept ruisseaux irrigués par la Fontaine de la Sagesse, ils sont aussi souvent représentés sous forme de vierges hiératiques dotées chacune d'attributs spécifiques.
La Grammaire souvent placée au pied de l'arbre est parfois armée d'une double trousse de chirurgien et de mécanicien de la phonétique remplie des instruments appropriés à l'orthopédie des organes du son et au polissage des phonèmes. Parfois elle tient simplement des verges (ou une férule) et un livre. Ici elle est représentée sur le mode d'une vierge allaitant dans une attitude plutôt sacerdotale, comme une mère nourricière. Ne contient-elle pas en elle tous les germes de l'art du langage ? 

La Rhétorique emblématisée par Cicéron est parfois dotée d'un faisceau de lances et d'un bouclier, parfois simplement d'un stylet et d'une tablette de cire.
La Dialectique dont le modèle est Aristote (ou parfois Platon) est presque toujours accompagnée de serpents symbolisant la ruse de ses arguments insidieux et la morsure de son intelligence (« Dialectica mordet »). 
La Géométrie tient souvent à la fois le compas et la sphère car elle est la sœur de l'Astronomie. Ici elle est munie d'un bâton rappelant sans doute le roseau d'or avec lequel dans l'Apocalypse Jean mesure le temple et l'ange la Nouvelle Jérusalem. 

L'Arithmétique telle qu'elle est représentée dans les manuscrits carolingiens dévide entre ses doigts une corde à boules, évocation de la bouillonnante dextérité des doigts computateurs de l'arithmétique.
La Musique illustrée par Pythagore, inventeur du nombre d'or, est évidemment le plus souvent munie d'un instrument de musique (harpe, lyre ou cithare) et s'affaire à monter la gamme en frappant des clochettes avec un marteau.
L'Astrologie rappelle l'importance des horoscopes et évoque l'ascendant des astres sur la formation de l'amour et de la haine. Elle tient ici un cadran solaire et contemple la giration des astres autour de la planète Terre.
Ces trois images sont extraites de l'ouvrage :Institutones Specularum litterarum de Cassiodore, 1330-1340. Paris, BnF
Texte issu de : http://classes.bnf.fr/dossitsm/sp-besti.htm

(2) Astrologie et médecine
Au XIVème siècle, l’astrologie tient une place importante en médecine et son rôle est encore important durant la période moderne. Tout le monde admet cette science, que se soient les rois, les grands savants ou le peuple. L'astrologie est une pratique ancienne que différentes civilisations ont apparemment développée indépendamment. On la retrouve à Babylone dès 3000 av J-C, en Chine aux environs de 2000 av J-C, et diverses formes d'astrologie existaient également dans l'Inde antique et chez les Mayas d'Amérique centrale. Vers 500 av J-C, l'astrologie se répand en Grèce, où des philosophes comme Pythagore s'y référèrent dans leurs études religieuses et astronomiques.
Texte issu de : http://www.medieval-moyen-age.net/article-medecine-et-astrologie-au-moyen-age-58523117.html


(3) La pensée Grecque - L'avènement de l'atome
L'historien Jean-Pierre Vernant, décrit en 1962 l'avènement, en Asie mineure au VIe siècle av. J.-C., d'une nouvelle forme d'organisation politique, la cité-État (ou polis), mise en rapport avec l'émergence d'une forme de pensée rationnelle, incarnée en particulier par la philosophie grecque. Cet événement historique est décrit comme celui du passage du « muthos au logos » (« du mythe à la raison »).
Après s’être débarrassé de la Royauté mycénienne, avoir créé la Polis et instauré le principe d’égalité, la raison grecque va progressivement naître vers le VI ème siècle av. J.-C. dans la colonie grecque ionienne de Milet (aujourd'hui située en Turquie) où les premiers physiologues, c’est à dire « curieux de la nature » (qui sont par ailleurs des philosophes) sont Thalès, Anaximandre et Anaximène, Héraclite, Pythagore, Empédocle, Anaxagore, Leucippe, Démocrite…..

À Milet, Éphèse, Élée… des hommes cherchèrent à expliquer rationnellement les phénomènes naturels qui s’offraient à leurs sens, indépendamment des traditions mythologiques, de l’influence des esprits ou des dieux.
Esprits universels, ils abordèrent toutes les sciences, la géométrie, le calcul, l’astronomie, la médecine… Mais l’origine de la matière, ses éléments premiers – ceux qui en se transformant donnent naissance à tous les autres – ont plus particulièrement retenu leur attention.
Leurs doctrines nous sont parvenues à travers de rares fragments de textes anciens, mais surtout grâce à d’abondants commentaires d’auteurs ultérieurs : Aristote, Cicéron, Pline, Plutarque pour ne citer que les plus connus. Diogène Laërce, un écrivain grec du IIIe siècle après J.C. fut l’auteur de la première histoire de la philosophie grecque. Son ouvrage en 10 livres, Vies et doctrines des philosophe illustres, constitue une source précieuse pour la reconstitution des textes désormais perdus.

Texte issu de : https://physiquechimiefacile.wordpress.com/2014/03/02/histoire-de-latome-chapitre-1-la-grece-antique-les-precurseurs/
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